Le changement climatique en Côte-d’Or

La transition vers un développement durable est un défi majeur pour notre société. C'est pourquoi le Département de la Côte-d'Or a fait le choix d'intégrer, voilà près de 10 ans, la notion de développement durable au cœur de sa politique.

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Changement climatique
Alterre Bourgogne Franche-Comté

Afin de mobiliser et accompagner les territoires de la Côte-d'Or sur l'adaptation au changement climatique, dans le cadre d'un partenariat, le Conseil Départemental et Alterre Bourgogne-Franche-Comté ont quantifié l'impact du changement climatique en Côte-d'Or et proposent des pistes d'actions notamment fondées sur la nature

La mission du Département de la Côte-d'Or est de trouver un équilibre entre les modes de production et de consommation, la préservation de l'environnement, des ressources naturelles et de la biodiversité.

Réalités et impacts du changement climatique en Côte-d’Or

Pourquoi le climat se réchauffe-t-il ? 
Si les gaz à effet de serre ont un rôle essentiel dans la régulation du climat, l’augmentation de leurs concentrations dans l’atmosphère depuis l’ère industrielle a causé un déséquilibre de la machine climatique. En effet, les gaz s’accumulant dans l’atmosphère captent et retiennent la chaleur, ce qui induit un réchauffement de la surface terrestre. En Bourgogne-Franche-Comté (BFC), les températures moyennes annuelles ont déjà augmenté de 1.2°C depuis 1990.
Les dérèglements induits ne concernent pas seulement la température : ils s’accompagnent également d’une modification du cycle de l’eau, et donc du régime de précipitations.
En France comme ailleurs, le climat à moyen terme (2050) est déjà scellé à cause de l’inertie de la machine climatique et la persistance des gaz à effets de serre (GES) dans l’atmosphère. Les projections climatiques à horizon 2100, quant à elles, sont déterminées par les trajectoires d’émission de GES, donc de choix politico-économiques. Ainsi, selon les scénarios, la ville de Beaune pourrait avoir une température moyenne annuelle se rapprochant de celles observées actuellement à Agen ou à Nîmes.

Et en Côte-d’Or ?

  • + 8 % : augmentation des précipitations « fortes » (> 10   mm/24h) entre les périodes 1961-90 et 1991-2019.
  • - 5 jours : diminution du nombre de jours de gel (moyenne annuelle) entre les périodes 1961-90 et 1991-2019.
  • + 15 jours : augmentation du nombre de jours estivaux (> 25°C) moyens par an entre ces mêmes périodes.
  • +86% : hausse du nombre de jours supérieurs à 30°C entre ces mêmes périodes.
  • x 2.6 : hausse du nombre de jours caniculaires entre ces deux périodes.
  • > 60 % : Augmentation projetée des dommages multi-périls potentiels entre 2018-2050 (taux le plus élevé de la Région BFC) (source : CCR).
  • 95 % de la population exposée à un risque climatique, dont 57 % à un risque fort (source : ONERC).

Les conséquences

Sur l’eau

  • Baisse du débit des cours d’eau bourguignons depuis 1988, en lien avec le climat (baisse de 11 % des débits annuels, et jusqu'à 40 % en juillet) (source : projet HYCCARE).

 

graphique changement climatique n°3
  • Des projections réalisées à l’échelle de la BFC montrent une baisse de 5 à 25 % de la recharge des nappes souterraines et un décalage saisonnier des précipitations à horizon 2050 : cela se traduit par des nappes moins remplies à la fin de l’été, période à laquelle les besoins sont élevés. (source : BRGM)

Sur la forêt

  • Les arbres sont fragilisés par les sécheresses successives depuis 2015, les rendant particulièrement vulnérables aux attaques de ravageurs. Des dépérissements sont également observés dans les chênaies et hêtraies de la région.
  • En Val de Saône, en 2019 plus de 1 000 hectares (ha) de chênaies - charmaies ont été totalement défoliés par des pullulations de chenilles de bombyx disparate (favorisée par un climat chaud). Ce phénomène n’avait pas été observé en région depuis plus de 25 ans. (source DRAAF/DSF).

Sur l’agriculture

  • Le changement climatique impacte le bien-être des animaux d’élevage, leur abreuvement, et la productivité lait et viande.
  • Impacts sur grandes cultures (baisse de rendement de cultures type maïs).
  • - 44% Baisse de production de fourrage (volume sec) entre 2008 et 2019 en Côte-d’Or.

Sur la viticulture

  • La vigne est particulièrement sensible aux aléas climatiques (gel, grêle, sécheresse) et à certaines maladies.
  • Une étude du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) a montré que tous les stades de développement de la vigne sont plus précoces de 7 à 12 jours comparés à la période antérieure à 1987. La date des vendanges n’a jamais été aussi précoce que ces dernières années, avec une récolte du Crémant lancée le 13 août en 2020.
  • L’élévation de la température conduit également à la production de vins plus sucrés, augmentant la teneur potentielle en alcool des vins.

 

graphique changement climatique n°4

Sur le tourisme

  • Hausse de la fréquentation des campings de 11 %, et hausse des nuitées hôtelières de 7 % entre 2013 et 2019. Toutefois, il est difficile de relier ces chiffres aux conditions météo.
  • Toutefois, la baisse des débits voire l’assèchement de certaines rivières en période estivale a un impact sur les activités aquatiques de loisirs et la navigation des péniches. En 2019, la partie Nord du Canal de Bourgogne a dû être fermée dès le 27 juillet.
  • Inquiétudes sur le tourisme fluvial, questionnements sur le partage de la ressource en eau.

Sur la santé

  • Les risques liés à l’hyperthermie lors de vagues de chaleur sont réels et touchent durement les personnes les plus vulnérables. La mortalité a, par exemple, augmenté de 25,9 % en Côte-d’Or pendant la canicule de 2018.

 

graphique changement climatique n°5
  • Les hivers plus doux sont propices à l’installation d’insectes allochtones qui peuvent être vecteurs de maladies, comme le moustique-tigre, présent dans le département depuis 2018.
  • Les canicules sont propices aux pics d’ozone dans l’air, qui exacerbent les problèmes cardio-respiratoires. En 2019, 24 jours de pics d’ozone ont été enregistrés à Dijon.
graphique changement climatique n°6
Source ATMO BFC

Comment s’adapter ?

Des solutions existent :
Limiter les impacts du changement climatique nécessite d’anticiper ses effets à l’échelle du territoire, afin de réduire ses vulnérabilités (environnementale, sociale et économique) aux futures conditions. 
De par la multiplicité des enjeux, l’adaptation couvre des champs variés, allant de l’aménagement du territoire à la gestion des événements extrêmes, en passant par la sécurisation de la ressource en eau et l’adoption de nouvelles pratiques agricoles et sylvicoles. Il existe de ce fait une multitude de leviers permettant à chacun (élus, particulier, associations, entreprises…) d’agir à son échelle.
Parmi les actions qui peuvent être mises en œuvre, les Solutions Fondées sur la Nature sont particulièrement innovantes ; ces dernières s’appuient sur le fait que des écosystèmes sains, résilients, fonctionnels et diversifiés rendent de multiples services aux sociétés humaines.
Ainsi, restaurer et gérer des écosystèmes peut être bénéfique, non seulement pour la biodiversité mais aussi pour lutter contre le changement climatique, réduire les risques de catastrophes naturelles, sécuriser l’approvisionnement en eau et améliorer la santé.

Pistes d’actions pour faire face aux événements extrêmes

Si je suis élu, je peux… :

  • identifier les zones à risques,
  • préserver les zones humides,
  • restaurer les plaines inondables et les cours d’eau,
  • valoriser et promouvoir les enjeux de l'eau et des milieux aquatiques,
  • inciter à la réduction des prélèvements d'eau,
  • mettre en œuvre des dispositifs de stockage de l'eau pour limiter les prélèvements en période d'étiage,
  • lutter contre l’imperméabilisation des sols,
  • remettre de la nature en ville,
  • prévenir et sensibiliser la population...

Retours d'expérience : 

Pour aller plus loin : 

Si je suis un particulier, je peux… :

  • planter des haies et des arbres pour l’ombrage et la lutte contre le vent,
  • rénover et isoler mon logement pour le confort d’été et d’hiver,
  • mettre en œuvre des actions innovantes d'économie circulaire...

Pistes d'actions pour sécuriser la ressource en eau

Si je suis élu, je peux… :

  • instaurer des périmètres de protection des captages d'alimentation en eau potable,
  • inciter à réaliser des économies d’eau dans les établissements publics,
  • optimiser la gestion des réseaux d'eau potable et d'assainissement,
  • adopter une politique zéro pesticides…

Retours d'expérience :

Si je suis un particulier, je peux… :

  • récupérer l’eau de pluie,
  • limiter ma consommation…

Pistes d'actions pour adapter l’agriculture, la viticulture

Si je suis élu, je peux… :

  • sensibiliser les agriculteurs à moderniser et adapter les bâtiments d'élevage au changement climatique,
  • améliorer la qualité des systèmes de production agricole,
  • récupérer et traiter l'eau de pluie en élevage,
  • favoriser et valoriser les filières locales sur mon territoire…

Retours d'expérience :

Pour aller plus loin : 

Si je suis un particulier ou un exploitant agricole, je peux… :

  • favoriser les cultures moins sensibles à la sécheresse,
  • changer mes pratiques culturales,
  • adapter le travail dans les vignes,
  • planter des haies,
  • adapter les cultures fourragères…

Pistes d'actions pour adapter la forêt

Si je suis élu, je peux… :

  • favoriser la gestion durable des forêts communales,
  • valoriser la ressource locale,
  • lutter contre le morcellement et la monoculture,
  • mettre en place des actions pour mieux connaître et gérer la ressource,
  • sensibiliser les acteurs de la filière et les propriétaires privés,
  • étudier l'opportunité de la mise en place d'une chaufferie bois pour le chauffage du patrimoine de la collectivité…

Retours d'expérience :

Pour aller plus loin : 

Si je suis un particulier ou un propriétaire forestier, je peux… :

  • apprendre à connaître la forêt,
  • respecter son fonctionnement naturel,
  • favoriser le mélange d’essences dans ma parcelle…